Synopsis:
Yaoundé, à l’aube. Coco, camerounais d’une vingtaine d’années conduit dans son taxi une jolie jeune femme. Sur la route de l’aéroport, il lui fait la cour; mais celle-ci paraît absente. Mélancolique, elle regarde les rues de la ville qu’elle quitte.
Festivals:
- Festival international de Clermont-Ferrand| France| 2010.
- Tampere film festival| Finland| 2010.
- Rencontres Cinémaginaires d’Argelès sur mer| France| 2010.
- Addis Ababa international short film festival| Ethiopia| 2010.
- Norwegian short film festival| Norway| 2010.
- Festival du cinéma euro-africain de N’djamena|Tchad| 2010.
- Durban International film festival| South Africa| 2010.
- Palm Springs international shortfest| USA| 2010.
- Zanzibar international film festival| Tanzanie| 2010.
- Warsaw film festival| Poland| 2010.
- Sao Paulo international short film festival| Brazil| 2010.
- Festival international du film d’Afrique et des Iles| La Réunion, France| 2010.
- Festival Courts Courts de Tourtour| France| 2010.
- Festival international du cinéma francophone en Acadie| Canada| 2010.
- Starz Denver film festival| USA| 2010.
- Africa in Motion, Edinburgh African Film festival| United Kingdom| 2010.
- Chicago international film festival| USA| 2010.
- Festival du court métrage de Limoges| France| 2010.
- European short film festival of Cologne| Allemagne| 2010.
- Festival Ecran Libre d’Aigues Mortes| France| 2010.
- Festival Court c’est court, Cabrières d’Avignon| France| 2010.
- Festival CinemAfrica, Stockholm| Suéde| 2011.
- Festival Quintessence, Ouidah| Benin| 2011.
- Festival du film court francophone, Vaux-en-Velin| France| 2011.
- Festival international des programmes audiovisuels, Biarritz| France| 2011.
- Festival Cinéma et Migrations| Agadir (Maroc)| 2011.
- Cinequest Film Festival, San Jose| USA| 2011.
- Festival méditerranéen des Nouveaux Réalisateurs, Larissa| Grèce| 2011.
- Festival du film francophone de Kalamazoo| USA| 2011.
- Gulf film festival, Dubaï| Émirats arabes unis| 2011.
- Festival de Cine Africano de Tarifa| Espagne| 2011.
- Festival Vues d’Afrique de Montréal| Canada| 2011.
- Festival international du cinéma et de l'audiovisuel| Burundi| 2011.
- Mulhouse Tous Courts| France| 2011.
- Rencontres interrégionales du documentaire et du court métrage| Guyane| 2011.
- Festival international du film panafricain| Cannes (France)| 2011.
- Rencontres cinématographiques de Bejaïa| Algérie| 2011.
- Seattle international film festival| USA| 2011.
- Festival Autour du court, Nogent| France| 2011.
- Maremetraggio film festival, Trieste| Italie| 2011.
- Festival international du film vidéo de Vébron| France| 2011.
- Guanajuato international film festival| Mexique| 2011.
- Festival Cinémas d’Afrique| Lausanne (Suisse)| 2011.
- Favourites film festival| Berlin (Germany)| 2011.
- Festival international de Contis| France| 2011.
- Rencontres du cinéma d’Afrique et des Iles, Mayotte| France| 2011.
- Film Africa| London (Royaume-Uni)| 2011.
- Southern Appalachian international film festival| USA| 2011.
- Festival Tambour Battant| Genève (Suisse)| 2011.
- Festival Image et Vie| Dakar (Sénégal)| 2012.
- Festival Femi de Guadeloupe| France| 2012.
- Festival Polyglotte| Nord-sur-Erdre (France)| 2012.
- Festival L’Ombre d’un Court| Jouy-en-Josas (France)| 2012.
- Festival Regards d’Afrique en Allier (France)| 2012.
- Festival CineMigrante de Bogota| Colombie| 2012.
Articles:
- Le Camerounais Lionel Méta est le lauréat du FICA 2010 d’Abidjan avec «La métaphore du manioc»
Par Journalducameroun.com - 28/04/2010
Le film a remporté le grand prix d’or du festival international du court métrage d’Abidjan (FICA)
«La métaphore du manioc» est un court métrage de 13 minutes qui retrace les mésaventures d’un chauffeur de taxi à Yaoundé. Coco, un Camerounais d’une vingtaine d’années conduit dans son taxi une jolie jeune femme, qui dit qu’elle veut partir en Amérique rejoindre son mari. Sur la route de l’aéroport, il lui fait la cour, mais celle-ci paraît absente. Mélancolique, elle regarde les rues de la ville qu’elle quitte. Arrivée à l’aéroport elle dit qu’elle ne descend pas du taxi parce qu’elle a demandé au chauffeur de la conduire au États-Unis et ne sachant plus quoi faire le chauffeur de taxi se confie à un agent des forces de l’ordre. Celui-ci lui conseille la métaphore du manioc comme solution. Le mettant en application le chauffeur amène sa cliente dans un quartier populaire de Yaoundé, lui dit qu’elle est arrivée aux États-Unis et que son mari viendra la chercher.
Voilà la trame de l’histoire tournée en film que le jury de cette 6ème édition du FICA, présidé par Moussa Sène Absa, a primé à Abidjan. Vingt films en provenance de 14 pays africains étaient en compétition. Neuf prix ont été remis aux festivaliers parmi lequel le Grand Prix Fica d'or raflé par «La métaphore du manioc» du réalisateur camerounais Lionel Méta. Un film axé sur le dialogue et incrusté de belles mélodies. Une musique qui change et accompagne les intrigues. Il succède ainsi à Rachid El Ouali qui a remporté le prix en 2008 avec «La mouche et moi». En plus du trophée, Lionel Méta empoche la somme de 1,5 million de Fcfa. Pour cette première réalisation, la pellicule du réalisateur camerounais a été primée trois fois. Outre le Fica d'or, elle a reçu le prix du meilleur acteur (Ricky Tribord) et celui de la meilleure actrice (Henri Duparc) Fica 2010, d’une valeur de 500.000 Fcfa chacun. Avec ses prix il a dit au journal Fraternité Matin que faire un long métrage en Afrique relève du miracle. C’est pourquoi, nous demandons que nos Etats soutiennent les cinéastes.
Le Prix du public est revenu à l'Ivoirien Kakou Soubian avec «T'es pas d'ici». «Un été presque parfait» de Mikrat Fouad (Maroc) a eu celui du meilleur scénario. La meilleure bande son est revenue à «La marche des crabes» de Hafid Aboulahyane (Maroc-France). Le court métrage de la réalisatrice sénégalaise Marie Kâ, «Didi et Gigi» a eu le prix du meilleur montage. Tous ces lauréats ont reçu chacun 500.000 Fcfa plus un trophée. Quant au prix du meilleur documentaire d’une valeur d’un million, il a été remporté par Kiripi Katembo Siku (Rdc) réalisateur de «L’après mine.» Le prix spécial du Fica d’un montant de 700.000 Fcfa a été attribué à Tahirou Tasséré Ouédraogo (Burkina Faso) pour son film «Sauver Rama.»
Le représentant du ministre de la Culture et de la Francophonie de Côte d’Ivoire, Abib Sanogo a promis l’appui institutionnel au Fica pour les éditions à venir. Pour la Directrice du FICA, Hanny Tchelley-Etibou, le festival se veut une véritable école du cinéma qui promeut les productions des jeunes réalisateurs et aide à l`épanouissement du cinéma. Sur le continent, je veux permettre aux jeunes réalisateurs du sud de montrer leurs réalisations et d’attirer des producteurs et des distributeurs, initier un espace d’échanges entre les professionnels du monde, offrir au public des films qui lui permettent de comprendre le langage cinématographique, encourager l’utilisation des nouvelles technologies afin de réduire et maîtriser les coûts de production a-t-elle ajouté. Elle a enfin insisté sur l’entente dans la corporation car si, on ne se met pas ensemble, on n’arrivera nulle part. Nos pays sont petits. Il faut que nous nous mettions ensemble pour gagner les grandes batailles du cinéma, a-t-elle plaidé.
Lien URL : http://journalducameroun.com/article.php?aid=5005, page consultée le 29 juillet 2012.
- La Métaphore du Manioc (Lionel Meta, Cameroun), Tabou (Meriem Riveill, Tunisie), Les Sabres (Cédric Ido, Burkina Faso), Tinye So (Daouda Coulibaly, Mali)
La Claque du Fespaco
Compétition Court-Métrage 2011
Une fois de plus, le plaisir se (re)trouvait dans la compétition officielle du court-métrage, l'après-midi du mercredi 2 mars étant particulièrement riche en émotions.
D'Algérie ou de Tunisie en passant par le Cameroun, c'est toute une étude de l'absurde et de la frustration qui est mise en scène avec beaucoup d'intelligence.
Kafka a établi ses positions au Cameroun et c'en est succulent. Un chauffeur de taxi emmène une cliente à l'aéroport qui désire se rendre à Denver aux Etats-Unis pour aller rejoindre son mari. Il est difficile de ne pas dévoiler la chute tant ce serait un crime de lèse-majesté.
Quoiqu'il en soit, La Métaphore du Manioc est un bijou filmique qui entraîne le spectateur dans une spirale insensée où le rire rejoint les problèmes d'incompréhension dans notre société aseptisée. Le Camerounais Lionel Meta tisse un scénario en béton mâtiné de dialogues succulents.
Réussissant à insuffler l'ironie là où il faut et surtout à la découper
sans plomber le film de saynètes prolixes, Meta crée un chaînon manquant en puisant dans le nonsense chère aux Monty Python ou même Seinfeld (Série TV américaine des années 90) et solidifie le tout avec un jeu d'acteur irréprochable.
La perfection n'est pas loin ! Chapeau !
Sélectionné en compétition officielle, Tabou de la réalisatrice tunisienne Meriem Riveill est une minutieuse et sensuelle description de cette frustration qui nous ouvre les yeux. Dès la première séquence, une fenêtre, une jeune et belle femme observant un port s'étirant sur un horizon romanesque (très belle photographie). Sa peau, ses gestes, ce regard qui se perd dans les méandres d'une mémoire qui se ravive, tout est scrupuleusement dessiné par son amant, se trouvant à l'intérieur de la pièce et la regardant de dos. La séquence est belle et annonce d'emblée une idée de cinéma assez séduisante : le temps qui décortique nos frayeurs d'antan. Sans en dévoiler l'intrigue, Tabou réveille une conscience, celle d'un acte violent qui meurtrit le corps. Riveill capte cette souffrance sans tomber dans le graveleux (sublime scène de la douche où la caméra découpe au scalpel le grain de la peau mâte de l'héroïne) et réussit l'exploit de tromper le spectateur ivre de films sur le sujet en l'exposant devant la noirceur absolue. Le plan final, vêtu du noir complet, est illuminé de ces quelques mots qui continuent de résonner dans nos esprits : "Souviens-toi". Ma claque du Fespaco !
Dans Les Sabres, c'est tout bonnement le film de genre qui est convoqué. Agréable nouvelle quand on connait la difficulté de traiter frontalement cette configuration dans les cinémas d'Afrique. Originaire de Stains (France, Seine Saint-Denis), comédien et réalisateur, Cédric Ido ressemblerait à un jeune premier désirant tout avaler sur son passage. Ses classes, il les a surtout faites en bouffant des films à tirelarigot.
Et Les Sabres en est la parfaite retranscription de cet appétit gargantuesque, et c'en est malheureusement son défaut. Les Sabres, belle idée de métaphore ancrée dans un film d'anticipation, introduit une bande de Samouraïs se disputant des lopins de terre. Une maitrise indéniable de l'espace et très peu de fioritures et de grandiloquence au niveau des scènes de combat. Le hic, réside pourtant dans cette aptitude à vouloir calquer sur les Anciens (Akira Kurosawa, Seijun Suzuki, la série des Baby Cart ou bien la Trilogie de la 36e chambre), quitte à y perdre un peu de sa personnalité. Un film fiévreux mais sans une mise en scène inventive qui aurait démarqué Ido de sa propension cinéphilique. Mais un réalisateur qui ira très loin.
De Tinye So, il est difficile d'en parler tant le brouillon qui ornait le cadre lui a été fatal. Qui ? Le réalisateur Malien, Daouda Coulibaly, qui revendiquait la posture des Ancêtres en alarmant le public, avant les projections, qu'ils étaient oubliés de tous. Belle envolée légèrement réactionnaire et qui se retrouvait parfaitement dans son film.
Entre images léchées, caméra virevoltante et dialogues aussi philosophiques qu'inappropriées, Coulibaly tissait des historiettes incroyablement moralisatrices et s'éloignait de ce fait d'une dynamique artistique.
Un marionnettiste accompagné de son fils, essuie humiliation et absurdité sur la route qui les mène à un spectacle d'enfants. Garagouz de l'Algérien Abdenour Zahzah étonne d'emblée par ce plan d'ouverture où le réalisateur et critique de cinéma réussit à installer une durée qui ne peut qu'intriguer. Un cadre, une maison et l'aube des damnés qui refait surface. Un homme d'un âge moyen appelle son fils à le rejoindre dans sa camionnette. Celui-ci obéit.
Toute cette mise en scène qui fleurit la modernité ne peut que forcer le spectateur à hisser sa curiosité à travers un chemin sinueux. Car et nous le découvrirons tardivement, le cinéma de Zahzah est un monde où la fantaisie est mitraillée par les paroles délicates des âmes égarées. Garagouz traine inlassablement son ombre d'oeuvre intelligente qui façonne le regard du spectateur sans toutefois le manipuler. Cette radicalité présente souvent un aspect positif car le public doit faire des concessions pour pénétrer en terrain inconnu. Malheureusement, Zahzah ne poursuit pas dans cette quête expérimentale et souligne ses intentions par un trop plein d'émotion caractérisée par des tâches artificielles (musicalité excessive, redondance des faits narratifs). Mais, il ne faut en aucun cas s'attarder sur cette légère déception et voir impérativement ce film qui offre au réalisateur d'autres possibilités que nous suivrons avec impatience.
Samir Ardjoum
Algérie
Version de l'article paru sur papier le Vendredi 04 mars 2011, Bulletin Africiné n°16 - Ouagadougou (Burkina Faso), FESPACO 2011 - n°5, pp. 1 & 3.
Lien URL : http://www.africine.org/?menu=art&no=10134, page consultée le 29 juillet 2012.